28/10/2012

La dernière Lame



  
Dans le cadre de l’opération « masse critique », je voudrais tout d’abord remercier le site Babelio pour m’avoir choisit, l’éditeur « Le pré aux clercs » pour la mise à disposition gratuite du livre et l’auteur « Estelle Faye » pour avoir créer cette histoire.

Premières impressions à la réception du livre.  C’est un très bel objet, une belle image de couverture, le papier de qualité. L’image me raconte une jeune femme rousse au regard noir et menaçant, assaillit par de lourdes pensées. Un fond d’image décrivant un château ou d’autres bâtiments à flanc de falaise, elle-même rongée par une mer ou un océan déchainé. Tout cela correspond de premier abord.

Je tourne les premières pages et je découvre ceci :
« Nul ne sait quand les océans ont commencé à monter. Il y a deux siècles, trois… davantage, sans doute. Avec la lenteur obstinée d’une vieille tortue de mer, l’eau avale les îles et les côtes, engloutit villes et campagnes. On raconte qu’à l’est, au-delà de l’Archipel de Jade, il n’y a plus aucune terre, ni continent, ni récif. Que des flots.
D’aucuns prétendent qu’un ancien blasphème a déclenché la Crue universelle. D’autres, que les péchés des hommes ont provoqué la colère de Dieu. Cependant personne n’a pu, à ce jour, arrêter la montée des mers. Et les dernières Terres attendent, fatalistes, leur fin inexorable. Dans cent ans, peut-être moins, plus rien ne subsistera du monde émergé. »


Wouahouu ! Je n’ai pas attendu une seconde de plus pour plonger. Avec jeu de mot !

Je ne saurais comment vous décrire l’histoire dans le sens classique du terme, puisque ce livre m’a fait l’effet d’un ovni littéraire ou du moins, il sort du lot habituel des livres Fantasy. Notez bien, c’est un livre unique, un avantage pour moi. On en soupe un peu trop des trilogies systématiques.
Je peux dire qu’en gros on suit différents personnages dans cette fin du monde, pour voir comment ils s’en sortent. Chacun donne un sens à leur propre vie ou quelqu’un d’autre choisit pour eux une autre vie.


  
  
Le début d’histoire qui nous est décrit raconte un monde, se situant au niveau technologique, dans notre siècle des lumières. Les terres sont assaillies par la montée des eaux inéluctable et continuelle depuis un temps incertain.  Les civilisations, villes, hommes, faune et flore disparaissent sous les eaux. Parmi ce marasme de fin du monde, la secte des Cendres à pris le dessus sur la pensée universelle, mené par une idole : Marie des Cendres, une sans-mémoire mais à l’Aura et à la puissance surhumaine, une détermination d’acier, dévastant tout sur son passage. Face à cela on trouve un Docteur d’hôpital, Joad, sans mémoire aussi, essayant de combattre comme il peut la folie ambiante. On nous présente un autre homme sans mémoire, Julian, tatoué entièrement, erre et fuit à la recherche de sa vérité, de son passé.

Ensuite l’histoire va s’axer sur les différentes formes d’affrontement contre la secte des Cendres et les résistants. Certains choisissent de se rallier aux cendres, convaincus ou plutôt manipulés par d’autres. D’autres choisissent de se battre, sous différentes formes, médecines, connaissances, moyens matériels et humains. D’autres encore choisissent de fuir ou d’errer sans autre but que d’attendre la fin.

  
Pendant la lecture j’ai adoré être pris par la main et être incité à découvrir ce monde sur le déclin où des merveilles disparaissent et une autre faune et flore aquatique et marine se créée. L’auteur a beaucoup axé son monde sur le milieu marin pour créer un univers hybride où l’eau transforme tout, les terres comme les créatures, les hommes et les pensées. Un bestiaire fantasmagorique se met en place, du limule préhistorique au Léviathan mythologique, en passant par l’anatife (pousse-pied) tueur ou la murène intelligente.

L’auteur met en place ses personnages, nous fait découvrir leur psychologie, leur passé, comment ils en sont arrivés au stade de l’histoire actuelle. L’un des personnages le plus développé est sans conteste Marie, la Lady des Cendres. Un personnage qui devient noir dans l’âme, par diverses explications, avec une aura extrêmement forte qui ne laisse personne indifférent, soumis ou non.

Il y a quelques petits inconvénients qui m’ont chagriné.
Le but de l’historie et des personnages se perdent un peu et se diluent dans le reste. A certains moments on suit des personnages éphémères qui servent l’histoire, mais on ne sait pas trop où ils vont ni ce qu’ils font là, tout comme par moment les personnages principaux :  Quel est le vrai but de Joad ?  de Julian ? de Jester ? Bienheureusement on comprend tout cela à la fin, mais durant l’histoire cela n’est pas toujours bien définit, et on se perd un peu dans les situations.
  
  
Autre interrogation : Pourquoi le personnage de Jester n’apparait qu’avant la fin de la seconde partie ? Sans vous dévoiler l’intrigue, ce personnage est important. J’aurais aimé une psychologie plus développée pour Jester, et un cernèrent de l’histoire plus tenu pour tous les personnages « sans-mémoire ».

Tout se dévoile à la fin et en peu de pages. De ce que j’en ai déduis, les choses se mettent en place au début mais avec un manque d’appuis du cap pour la compréhension durant les pages, de plus avec le manque d’un personnage. Puis les différents axes de l’histoire se déroulent, différentes découvertes etc… Puis à la fin l’apparition de ce personnage manquant, qui nous perd un peu plus. Et c’est ce dernier qui délivre toute la vérité et clos l’histoire.

La troisième partie ma moins plu. Je ne sais pas si c’est le fait que l’on fasse un bon dans le temps. Mais j’ai ressentit une coupure trop forte à mon goût, qui n’allait pas avec le rythme du livre.

Effet voulu ou non, je ne sais pas. J’ai l’impression que l’auteur a voulu créer des effets qui sont pour certains réussit (les différents personnages qui réagissent de différentes manières) mais que cela a masqué ou agit négativement sur d’autres d’effets (le but réel des personnages, de montée des eaux et le sauvetage du monde) pour ce retrouver compulsé à la fin.

  
Hormis ces inconvénients, l’histoire est plaisante et facile à lire. On suit avec avidité la « destinée » de Marie des Cendres avec toujours un espoir de retour du bon côté. On découvre avec un vif intérêt ce monde en déperdition rongé par un nouveau monde marin fantasmagorique. Certaines régions de ce monde m’ont fait penser au Tyrol en Autriche pour la partie à Vorastbourg et ses noms montagneux à consonance germanique. Pour d’autres régions plus orientales, cela m’a fait penser à l’Inde, Bali, les baies de Macao et de Hong Kong au temps des pirates de notre histoire.

Une histoire qui se lie facilement, mais une construction un peu inégale à mon goût. Je n’oublie pas que c’est le premier roman de l’auteur. Ce livre est globalement réussit. De part sa façon d’écrire l’auteur nous laisse présager d’autres puissances littéraires Fantasy pour ses futurs romans. Et je dis d’avance bravo pour cela.


Avec cette histoire, et mon âme écologique, je n’ai pu m’empêcher de tourner mes réflexions sur le futur de notre monde actuel. L’histoire de ce livre et la nôtre qui se déroule sur notre planète n’est finalement pas très éloignée. Notre terre se réchauffe à cause de nos inconséquences du passé et du présent. Les glaciers fondent, les scientifiques nous annoncent des montées des eaux, des disparitions de terre (Bangladesh, Hollande…) dans le futur. Le climat change, se dérègle, la faune et la flore s’en trouvent perturbées, et les hommes peut-être. Pourrait-il exister une clé Fantasy dans notre monde pour arrêter tout ça ? comme dans ce livre ? J’en doute.


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3 commentaires:

  1. Je partage ton avis au sujet de Jester ; j'aurais aimé la voir apparaitre plus tôt au vu du rôle qu'elle a à jouer. Il aurait été intéressant d'en savoir plus sur elle, son histoire, ses identités... Quant à la troisième partie, c'est vrai qu'elle semble débuter bien rapidement et en rupture avec ce qui précède. Cela m'a fait un poil tiquer, mais comme au final, je me suis laissée totalement emportée par cette troisième partie, cela ne m'a pas tant génée que cela.

    (merci pour ton passage chez moi! J'en profite pour découvrir ton blog que je n'avais encore jamais croisé au fil de mes pérégrinations internetesques)

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  2. Je suis également du même avis concernant Jester... et j'ai eu aussi un peu de mal à comprendre par moment si Marie/l'Ombre... étaient bénéfiques ou non... je m'étais représenté ce personnage comme bénéfique mais anipulée et ça m'a surpris que ça change...
    Par moment en effet comme avec Sophie, les sans mémoire... je trouve dommage que l'auteur n'ait pas développé plus...

    Le scénario m'a un peu dérangée par son originalité et son étrangeté mais ça m'a plu quand même de lire un livre différent pour une fois!

    Merci pour cet article !

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  3. Sympathique article Jonathan. Je crois qu'on est du même avis. Si l'auteur passe par ici, elle sait ce qu'il lui reste à faire.

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