10/12/2011

Le seigneur des anneaux : La communauté de l'anneau


Avec "Le seigneur des anneaux", je m’attendais à satisfaire un gros désir littéraire, car il y a très longtemps que je voulais le lire. Repoussant le plus possible par manque de courage ou par manque de temps. J’ai sentit que le moment était venu de mettre le pied à l’étrier et de me donner du courage. Car oui, depuis que j’en parle autour de moi, tous me disent que c’est très long à lire, très descriptif…. Allons vérifier tout cela.

J’ai conscience que mon avis sera une goutte d’eau dans l’immense océan de popularité de cette trilogie. Mais que voulez-vous, on ne peut pas s’empêcher  de raconter ce que l’on a ressentit à la fin d’un livre, surtout pour celui-là. Il est inutile aussi que je vous rappelle l’histoire, qui est maintenant très connu… Inévitablement mon avis comparera en partie le film éponyme.


Comme je l’avais commencé dans une autre critique tout à fait différente, à savoir « Les chants de la Walkyrie » de Edouard Brasey, Tolkien s’est inspiré de la culture nordique, de ses légendes et de sa mythologie. L’histoire de l’anneau maudit par les Nibelungen contre les dieux Nordiques ( Odin, les Ases en Asgard) qui mènera à leur chute. L’auteur a su s’approprier tout ça pour en ressortir une histoire de son propre cru parlant d’un anneau de domination maléfique, de l’irrésistible attrait que tout le monde a pour lui, malgré sa simplicité et sa petite taille et pourtant tellement puissant. « Un anneau pour les gouverner tous, et dans les ténèbres les lier. »

L’une des premières choses qui m’a frappé dans ce livre, est la notion temporelle. Beaucoup plus difficile à mettre en place dans un film, avec les foules de choses que celui-ci devait comprendre et l’action générale qui tiennent le spectateur attentif. Tolkien accorde une importance significative à cette notion. Peu de gens s’en rendent compte en visionnant le film,  mais il se passe une trentaine d’année entre l’histoire de Bilbon et le début de celle de Frodon. Puis il se passe encore une dizaine d’année entre le passage d’information de Gandalf à Frodon. Car Gandalf, étant peu sûr de la vérité sur l’anneau de Bilbon, est obligé de vérifier ses intuitions. Rappelons que la terre du milieu est immense et que les déplacements se font à dos de cheval.

Autre notion de temps, c'est qu’à contrario de l’impression que donne Frodon et ses amis dans le film, les Hobbits vivent généralement assez vieux. En réalité dans le livre Frodon a dans les 50 ans (encore jeune pour ce peuple) quand il part pour de bon de La Comté vers l’inconnu pour ne pas mettre en danger son pays.

Le récit est certes très descriptif, avec une foule de précisions sur l’architecture, les reliefs des paysages, les comportements des peuples… Mais rassurez-vous tout cela passe très bien. J’ai eu un peu d’appréhension au début avec le prologue sur les Hobbits, mais le talent de l’auteur est tel que l’on se prend autant de passion pour cette race que lui. Qui plus est, il s’est fait surprendre par cette passion pour la race dont il était l'inventeur.

Les personnages principaux et secondaires sont nombreux, mais sont très identifiables. Pourtant leurs descriptions sont distillées au fur et à mesure du récit par leur comportement.

Malgré, de temps en temps, le peu d’action, on se laisse facilement entrainer par l’histoire. On aurait envie de découvrir encore plus les contrées traversées et les personnes qui y habitent. L’auteur sait entretenir le mystère sur la psychologie de ses personnages. J’ai adoré celui de Tom Bombadil maître-esprit universel de la forêt ;  le personnage d’Aragorn, mystérieux du début à la fin et pourtant on lui ferait confiance tout de suite ; Legolas est beaucoup moins caricatural quand il parle dans le livre que dans le film ;  l’amitié impromptue entre ce même Legolas et Gimli le nain.

L’auteur a construit son histoire à la fois sur la différence de chaque peuple et sur ce qui les unis. A savoir que leur monde environnant est en train de changer en mal. Grâce aux rôdeurs et aux grands oiseaux colportant les nouvelles, les différents représentants des peuples se dirigent vers Fondcombe, l’une des dernières patries du savoir des Elfes encore ouverte à tous, pour avoir des réponses à leur angoisses et leurs questions.

L’une des parties la plus intéressante pour moi a été après le début. Quand Frodon et ses amis sont pourchassés par les fameux cavaliers noirs (les Nazguls). Ils ne savent pas qui ils sont ni ce qu’ils sont capables de faire. La présence de ces cavaliers se manifeste progressivement comme le prolongement des ombres et de la nuit. Une présence qui va cerner le groupe d’Hobbits et humains petit-à-petit, et va nous cerner aussi, pour créer cet effet de mystère menaçant. Tout au long de la cavalcade les Hobbits apprendrons qui ils sont réellement.

Un autre passage fort en émotion pour moi a été la poursuite dans les mines de la Moria, sur le pont de Khazad-Dum par le Balrog. Un Gandalf mémorable ! "Je suis un ancien serviteur du feu sacré. Repartez dans l'ombre. Vous ne passerez pas !!!"

L’aventure, le rêve et le destin font aussi partit de ce récit. J’ai bien aimé aussi la note humoristique concernant Sam qui rêvait de rencontrer des Elfes à tout prix. Puis il est tout ému à leur rencontre. J’ai adoré le personnage de Galadriel, subtile et liseuse des pensées.

Quelques petits points noirs cependant concernant quelques descriptions un peu longues ou discussions entre les personnages qui n’avance pas trop. Je pense par exemple au Conseil mené par Elrond à Fondcombe, où tout le monde participe. Ils raconteront chacun leur histoire puis débattrons pour décider de la conduite à tenir pour le futur de la terre du Milieu et de cet anneau maléfique.

On sent le talent de l’auteur à faire percevoir que ce monde est vieux, qu’il a une histoire passée mais un destin menacé. Que l’on arrive dans l’Histoire du monde à un moment précis, à l’aube de beaucoup de changement. Il nous le fait percevoir par les histoires des peuplent, surtout des Hobbits, par les chants qu’il a inventés, par les langues qu’il a créées et par les autres caractéristiques de chaque peuplent et de la géographie où ils vivent.

Bref un récit où l’on ne peut pas s’ennuyer, un gros coup de cœur de ma part concernant la Fantasy. Autant d’autres coups de cœur Fantasy sont passionnants par leur jeunesse d’existence, autant avec celui-ci on s’enivre, on se perd, on s’évade. J’ai ressentit la profondeur et l’Histoire de ce monde jusque dans mes entrailles. C’est comme la lave d’un volcan qui coule régulièrement et immuablement au plus profond de nous depuis des milliards d’années. Un chef-d’œuvre !

vidéo introduction du film

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